lundi 29 août 2011

Rock en Seine 2011

Le festival parisien de Rock en Seine reste l’évènement musical de la fin de l’été… Et comme chaque année ou presque, Rock en Seine aura tenu toutes ses promesses. Malgré une programmation moins clinquante que ces deux dernières éditions (Faith No More, Prodigy, Them Crooked Vultures, MGMT en 2009, Arcade Fire, Massive Attack, Cypress Hill en 2010), Rock en Seine 2011 restera un très bon cru…


Excellent mais sans atteindre la perfection des années 2005 et 2010 qui font désormais partie de la légende du festival. Paul Kalkbrenner, The Horrors, Arctic Monkeys, Wu Lyf et Etienne de Crécy auront été les grands vainqueurs de cette cuvée 2011. Retour sur 3 jours de trips musicaux inoubliables…


Un démarrage sur courant alternatif avant le décollage de la fusée Kalkbrenner


Malgré le refroidissement soudain et l’annonce d’un temps pluvieux pour le weekend, on s’élance avec impatience vers le domaine de Saint Cloud. Le voyage annuel tant attendu va enfin pouvoir commencer. Et ca démarre plutôt bien avec Biffy Clyro qui réveille l’assistance d’entrée avec un rock sous influence nineties assez efficace à défaut d’originalité… On file tout droit vers la nouvelle scène Pression Live pour voir le vieux loup de mer Seasick Steve nous déverser son bluegrass de haute volée… Ce gars là a la bonne attitude et le voir si enthousiaste à nous raconter ses histoires rythmées par le blues et la county américaine cela fait énormément plaisir… Et la venue sur scène d’Alisson Mosshart des Kills, pour un titre aussi énergique que laidback, restera un grand moment de ce début de festival…

Après ce départ réussi, on s’enlise un peu dans la boue engendrée par les dernières averses… The Kills décevront faute à une bouillie sonore peu digne de la sono de Rock en Seine souvent inégalable et très précisément réglée… Là ce n’est pas du tout le cas, l’ingé son a du s’endormir au bar… General Elektriks ne relèvera pas l’affaire. Entre électro, funk et hip-hop, on ne comprend pas trop où ils veulent en venir et on part se refaire une santé devant la prestation convaincante des Foo Fighters de Dave Grohl. Avec 50% du Nirvana dernière mouture sur scène (Pat Smears a réintégré le combo récemment) ca dépote grave et revigore juste ce qu’il faut pour partir sur l’envolée Paul Kalkbrenner. Sa techno minimale et survaitaminée fait mouche et enflamme la scène de la cascade où une foule enchantée s’entasse… Notre DJ allemand aurait du avoir droit aux honneurs de la grande scène vu le nombre de festivaliers qui attendaient ce show époustouflant.


Wu Lyf en grande révélation messianique, les Arctic Monkeys au sommet de leur gloire


Le samedi démarre sous le soleil (sic !) et le concert pop et lo-fi de Gruff Rhys. Ultra plaisant assis dans l’herbe de la scène Pression Live, l’ancien chanteur des Super Furry Animals conquit son auditoire… Laidback et pop à souhait. Sur la grande scène, Blonde Redhead profite des derniers rayons de soleil pour nous emballer et nous transporter dans leur univers baroque et rêveur. Une très grande prestation, saluée dès la fin du show par une intense averse de 20 minutes qui aura détrempé aussi bien l’auditoire que le parc de Saint Cloud… L’avarie se termine juste à temps pour l’arrivée de The Streets de Mike Skinner qui signe une jolie performance pour son dernier show en France sous cette appellation.

A 20h, c’est au tour d’Interpol d’entrée en lice sur la grande scène… Après avoir livré le pire concert de l’année au Zenith, les new-yorkais ennuient et déçoivent encore en délivrant une bouillie sonore qui lassera vite… En réussissant la prouesse de faire moins bien à chaque concert, il serait peut-être temps pour le groupe d’arrêter les frais… Heureusement, le groupe le plus attendu de Rock en Seine, Wu Lyf aura réussi une prestation incroyable encore une fois sur la scène Pression Live qui aura été the place to be cette année… Leur musique n’est pas vraiment exceptionnelle, ni terriblement originale, mais il se dégage quelque chose de quasi mystique de ce groupe. Encore innocents et non compromis, leur concert est une sorte de grand messe, un exutoire indispensable pour toutes nos frustrations du moment ! La révélation du weekend !

A 22 heures, les Arctic Monkeys prennent d’assaut la grande scène ! Très attendus, comme l’atteste la foule qui ne ce cesse de se compacter, les anglais balancent du lourd d’entrée avec Library Pictures et enchaînent sans crier gares les brûlots incendiaires de leur répertoire. Après la Cigale et Fourvière, nouveau raz de marée pour les Monkeys… La palme revenant à Bet you look good on the dancefloor, Crying Lightning et When the Sun Goes down qui auront créé un joyeux bordel dans l’assistance… On finit la soirée de manière intense avec le show acid-house démentiel d’Etienne de Crecy… TB303 is back…


L’énorme déception The La’s, le hold-up magistral de The Horrors


A l’aube du 3ième jour, la fatigue se fait quelque peu ressentir mais elle est vite oubliée dès que l’on entre dans le parc de Saint Cloud. On file illico au concert bucolique de Cat’s Eyes. Un beau side project pour le chanteur de The Horrors qui réussira la prouesse ultime de jouer 2 fois en 3 heures sur la même scène…

Juste le temps de prendre une bière pour se rendre scène de la cascade pour l’un des grands évènements de Rock en Seine 2011. La réapparition en France de Lee Mavers et de son groupe culte The La’s, près de 20 ans après… On a déjà dit sur ce blog tout le bien que l’on pense du groupe et à quel point ce concert était attendu ! Et la déception fut à la hauteur de l’attente : incommensurable… Mavers se pointe avec un pote à lui à la basse (peut-être son fils !) pour commencer un set ultra dépouillé… Une batterie placée derrière les deux compères laisse à penser que le groupe va prendre son envol dans la foulée… Que nenni, on verra juste Lee tabasser les futs 30 secondes pour une impro insipide… Les immenses chansons du seul album du groupe sont massacrées. L’idée de les jouer en semi-acoustique aurait pu être sympathique si cela n’avait été sur une scène aussi grande et si Mavers n’avait pas décidé de jouer avec un ampli portable de 15 watts maximum… résultat : un son médiocre et un chant quasi inaudible… Pas d’âme, pas de présence et on sent presque un j’m’en foutisme qui fait désordre… Mavers est resté scotché 20 ans en arrière et ne semble vouloir revenir… Quel immense gâchis !

Heureusement, les messies de The Horrors viennent nous refaire décoller avec un set énorme sur la déjà culte scène Pression Live ! En piochant à merveille dans leurs deux derniers albums complémentaires et immenses de guitares et synthés enchevêtrés (ou comment marier Joy Division/Cure/My Bloody Valentine) le groupe anglais rafle la mise en subjuguant son auditoire ! Psychédélique à souhait ! Un concert lumineux ou le fantastique « Endless Blue » nous aura fait toucher les cieux !

Un petit tour vers la scène de l’industrie et le rap de Tinnie Tempah, avant de reprendre des forces au son puissant et énergique des Deftones sur la grande scène et il est temps de faire un dernier concert enflammé (sur la nouvelle Pression Live bien sûr) avec la performance en haute voltige de Trentemoller… Ca danse, ca pulse et ca fait chavirer les cœurs des festivaliers… On pense à un Massive Attack période mezzanine sous influence acid-house… Du grand art… Un dernier détour sur la grande scène pour la clôture avec Archive (un peu faiblard tout de même pour terminer Rock en Seine)…

Vivement 2012 et la 10ième édition de Rock en Seine, on peut s’attendre à une programmation de gala pour fêter cet anniversaire…

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